015 - Péché n°2 - La luxure

LUXURE n. f. XIIe siècle. Emprunté du latin luxuria, « excès, profusion ». Appétit et pratique effrénés des plaisirs charnels. Condamnée par le catholiscisme, il y a donc un jugement péjoratif majeur, assorti de menaces comme le risque de perdre son âme, d'aller en Enfer (Dante évoque la luxure dans ses cercles infernaux). Selon le dogme catholique, toute activité sexuelle en dehors du mariage (ou même, selon certains auteurs du Moyen Âge, en dehors de la fin reproductive de l'acte sexuel) relève de la luxure. Alors quoi de mieux pour parler de la luxure que les gays ? Et ou, mieux que dans une boîte gay trouve t'on un maximum de débauche ? J'étais hier en Tea Dance au mix, pour ce premier janvier. La soirée était sympa, la musique bonne. Autour de moi, des hommes, certains torse nus, d'autres assortis d'accessoires de cuir, un grand nombre faisant un ballet incessant entre le bar et la piste, et beaucoup d'autres totalement perchés. Certains souhaitaient la nouvelle année par leur première défonce, d'autres n'étaient pas encore redescendus de leur dernière défonce de l'année précédente. Mon mari me fait part de son envie de me sauter dessus et de me faire l'amour sur place. Je ne serais pas vraiment contre. Le climat ambiant est favorable à tout excès. Un de mes amis se retrouve sur un escalier, la tête dans les mains. Je pense tout d'abord à une mauvaise nouvelle qu'il vient d'apprendre. En fait, il gère mal la montée d'un ecsta qu'il vient de prendre. Il a la sensation de brûler par tous les pores de sa peau. Ses yeux sont grands ouverts et à chaque montée de musique, une souffrance se lit sur son visage et il se tire les cheveux. D'autres personnes qui ont pris les mêmes cachets se retrouvent à saigner du nez ou à vomir. Je relève la tête. Le monde est là, la musique pulse et les corps ondulent. La drogue, l'alcool, le sexe sont présents et fédèrent cette population assidue à la luxure. C'est ainsi. Et ça ne risque pas de changer.